Excursion en familleTourisme et promenades en Belgique

Charleroi ne peut pas se comprendre sans plonger dans son passé industriel. La boucle noire est une randonnée pédestre de 20 km, assez sportive (les terrils, ça grimpe !), à travers l’histoire minière et industrielle du Pays Noir.

A la sortie de la gare, on quitte Charleroi par la Sambre, direction est. Immédiatement, on plonge au coeur du XIXeme siècle. Des usines, des hangars, des fours, des cheminées, des tuyaux enchevêtrés, des bandes transporteuses,…

La Sambre est une sorte de respiration au milieu d’un univers de tôle et d’acier rouillé. Certaines usines fonctionnent encore, avec des grincement sinistres, ou les fracas des ferrailles saisies par un énorme grappin. D’autres semblent à l’arrêt depuis très longtemps, attendant peut-être un réveil industriel de la région. Le tout offre un paysage extraordinaire, d’une évidente beauté, parfois rehaussée d’installations artistiques ou de fresques murales.

Voici Marchienne-au-Pont, son joli château ayant appartenu à la famille de Cartier et sa ruelle pavée que l’on croirait sortie tout droit du Moyen-Age. Quel choc de se retrouver dans un petit village aux péniches tranquilles ! Le métro qui arrive sous la place semble vraiment anachronique. Ce tram jaune vif sillonne le pays noir, souvent en site aérien, comme un train miniature au milieu d’un décor fantomatique. Voici d’ailleurs une alternative pour une visite insolite du grand Charleroi.

De l’autre côté de la Sambre, voici Monceau : des commerces, des petits cafés sympathiques et un marché animé le jeudi matin. Le GR rentre dans le superbe arboretum, contourne le château mais, bizarrement, il ne permet pas de découvrir la plus jolie partie de ce parc, coincé entre un ruisseau et une voie rapide. Après avoir grimpé dans une belle forêt, on rejoint un Ravel créé sur une ancienne ligne ferroviaire industrielle. Attention à ne pas se tromper à l’embranchement du GR412 (rester sur le Ravel toujours tout droit).

Le contournement du terril 7LC4, entièrement grillagé, est assez longue, surtout que ça grimpe doucement. Ensuite l’escalade du terril du Martinet, avec de nombreux zigzags. Mais c’est quand le sommet ? En fait, il n’y a pratiquement pas de vue dégagée sur ce terril, qui a été boisé dans les années ’50. Mais on peut quand même y trouver un banc pour un agréable pic-nic avant de redescendre vers le canal Bruxelles-Charleroi.

Le tronçon entre le parc de Monceau et l’écluse de Marchienne est le moins spectaculaire du parcours, et la longue ligne droite le long du canal est un peu monotone. Si vous voulez écourter la balade, un conseil, gagnez directement l’écluse de Marchienne au départ du centre de Monceau sur Sambre.

Car ce serait dommage de rater la fin du parcours, sur la chaine des terrils. Plus physique que le début de l’itinéraire, ce tronçon offre des vues de plus en plus spectaculaires sur le canal (terril Bayemont St-Charles), la zone industrielle (terril St-Théodore) et enfin sur toute la ville de Charleroi et sa banlieue, moyennant un petit détour et une grimpette très raide et glissante sur le terril des Piges.

Entre les terrils, on passe par des brèches dans les murs de béton, par des friches envahies par la végétation, par des quartiers figés dans le temps,…

En un mot comme en cent, ce parcours est magique, même (et surtout) par un temps gris d’automne, avec des brumes et des ciels changeants, pour donner tout leur caractère aux magnifiques paysages du Pays de Charleroi.

Un grand bravo aux concepteurs de l’itinéraire, Micheline Dufert et Francis Pourcel, et à tous ceux qui ont permis son ouverture au public.

En savoir plus :
– Carte de la promenade disponible gratuitement à l’Office du Tourisme de Charleroi
– Itinéraire à télécharger sur www.cheminsdesterrils.be (site plein d’infos utiles)
– Le GR412 parcourt toute la chaine des terrils de Wallonie, de Bernissart à Blégny-Mine