Archéoparc gallo-romain de Malagne (Rochefort)
J’avoue que j’ai longtemps hésité avant de visiter La Malagne. Le mot « archéoparc » me faisait penser à une sorte de parc d’attraction sur un air pseudo-historique. J’étais bien loin de me douter que j’y touverais des trésors archéologiques et une démarche scientifique irréprochable, sans oublier un accueil exceptionnel.
Tout comme le préhistosite de Ramioul vous plonge dans la préhistoire, l’archéoparc de Malagne a pour but de vous faire comprendre, avec vos 5 sens, ce qu’était la vie dans une villa gallo-romaine au IIème siècle après JC.
Mais décortiquons d’abord le mot « gallo-romain »… Gallo, les Gaulois, c’est nous. Les Romains, ce sont ces envahisseurs venus su sud, sous la direction de Jules César. Nous sommes en -50 avant JC.
N’ayant pu résister à l’envahisseur romain, le Gaulois s’adapte. Il garde ses coutumes (ses dieux, sa cervoise, son mode vestimentaire), et adopte des innovations venues de Rome (les bains, des techniques agricoles, certaines races d’animaux).
La maison du maître, sur les hauteurs du domaine, est construite en pierres locales (nous sommes sur un exceptionnel gisement de calcaire) et mesure plus de 100 mètres sur 20. C’est la plus vaste d’Europe du Nord ! Les fondations sont encore bien visibles, ainsi qu’une cave et quelques vestiges des thermes.
Mais une villa romaine, c’est aussi toute la « pars rustica », le domaine agricole, avec ses granges, ses ateliers (four à pain, bas-fourneau, maréchal-ferrand, brasserie,…). Cinq batiments ont été identifiés sur le site, dont deux entièrement reconstruits avec des techniques anciennes.
Les champs bordés de clôtures en noisetier abritent des espèces de moutons et de chevaux très proches des races anciennes. Et le clou du spectacle, pour moi, est sans conteste le jardin gallo-romain, avec ses planches de légumes cultivées sur les recommandations de Palladius, en repectant les associations de légumes, le calendrier lunaire, et en présentant des espèces bien souvent oubliées ou considérées comme « mauvaises herbes ».
On pense qu’il y avait peu de variété de légumes avant l’arrivée de la pommme de terre, de la tomate et du maïs. Que du contraire ! Légumes-feuille, salades, racines, fruits, graines, fleurs se déclinent en une multitude de variétés. Le chénopode Bon Henri, le Chardon Marie, la Brione dioïque, voilà des légumes oubliés !
Le Moyen-Age et ses jardins a peu à envier aux jardins romains, eux aussi divisés en parterres pour les plantes tinctoriales, aromatiques (celles importées de Rome comme la ciboulette et les aromates locaux comme…..), les plantes pour la vannerie, la corderie, les plantes médicinales, les plantes décoratives,…
La démarche de l’archéoparc est certes de rendre l’histoire vivante et accessible à tous, mais toujours dans une démarche scientifique. Pas d’hypothèses ou d’histoires, mais des faits prouvés par les textes ou la science (ex : l’étude des pollens pour connaitre les espèces végétales présentes sur le site à l’époque). Et également de l’expérimentation archéologique, comme cette moissonneuse reconstituée sur base des bas-reliefs et redoutablement ingénieuse.
Lutter contre les idées reçues est un autre but de Malagne. Les gallo-romains étaient un peuple très avancé sur le plan technique, ils vivaient de façon raffinée, mangeaient une cuisine variée et savoureuse, ils aimaient se reposer dans leur jardin, se relaxer dans les thermes, ils s’y connaissaient de façon magistrale en culture et en botanique, ils avaient un sens inné de l’environnement…
Alors si nous allions (ré)apprendre tout cela et renouer avec nos racines à La Malagne ?
En pratique :
Malagne se visite de préfértence en groupe scolaire, pour profiter des ateliers (corderie, poterie,…) ou lors des grandes journées d’animation (WE de l’Ascension, de la Pentecôte, mi-juillet).
Mais le site est aussi très agréable en visite individuelle, avec un audio-guide. Vous pourrez vous y balader 2 à 3 heures sans vous ennuyer une seconde !
Infos sur le site http://www
J’avoue que j’ai longtemps hésité avant de visiter La Malagne. Le mot « archéoparc » me faisait penser à une sorte de parc d’attraction sur un air pseudo-historique.
J’étais bien loin de me douter que j’y touverais des trésors archéologiques et une démarche scientifique irréprochable, sans oublier un accueil exceptionnel.